FRANCE-LISE McGURN – BODYTRONIC
19 septembre 2020 – 22 novembre 2020
France-Lise McGurn, Bodytronic, vues d’exposition Centre d’art Pasquart 2020; Courtesy the artist and Simon Lee Gallery, photos: Stefan Rohner
France-Lise McGurn, Bodytronic, tour de l’exposition avec Felicity Lunn (eng), Centre d’art Pasquart 2020; Courtesy the artist and Simon Lee Gallery
France-Lise McGurn
Bodytronic
19.9.–22.11.2020
L’artiste écossaise France-Lise McGurn (*1983, GB) peint à la fois sur la toile et directement sur les murs, les sols et les plafonds des espaces d’exposition, combinant souvent les deux pour créer une expérience immersive. Dans son travail, elle s’appuie sur des archives d’images tirées de films, de magazines ou de flyers de discothèques ainsi que sur ses propres expériences: la vie en ville, les fêtes et les rêves, mais aussi la maternité et la sexualité féminine. En s’inspirant librement de ces sources, elle réalise des esquisses sur papier composées de figures aux formes linéaires qui dérivent nonchalamment vers des taches de couleur diluées. Bodytronic fait référence à la rythmique, à la transe et au corps en mouvement. Des éléments corporels isolés flottent subtilement sur la surface et relient la peinture murale avec les toiles directement apposées sur la paroi. Les coups de pinceau rapides et les plages de couleur rythmées se répandent librement sur les tableaux et les surfaces environnantes. Ils animent l’espace en suggérant des plaisirs, des mouvements continus et la nature multidimensionnelle de l’expérience contemporaine. Les figures archétypales de McGurn évoquent à la fois l’anonymat de la vie en ville et l’étrange intimité de la proximité urbaine.
Dans les premières étapes de son travail, McGurn se réfère à de multiples sources qui comprennent depuis peu les films des années 1970 et 1980, l’illustration de mode, la publicité, les pop stars et la photographie glamour. Les caractéristiques génériques de ses personnages, accentuées par leur répétition sur les peintures murales, transmettent un sentiment d’intimité ou de familiarité ouvert à de multiples interprétations. L’artiste s’inspire également des personnes qu’elle rencontre, de leurs mouvements, leurs manières et la gestualité de leurs mains.
Pour réaliser ses peintures, France-Lise McGurn utilise de la peinture à l’huile, de l’acrylique, de la peinture aérosol et des marqueurs. Leur sujet est principalement la figure féminine qu’elle représente dans de multiples poses, souvent ouvertement sexuelles, jouant ainsi avec l’image, l’identité et le désir. À la fois distantes et intimes, chaleureuses et réservées, elles nouent des relations entre elles et interpellent ou flirtent avec le spectateur. Leur abandon et leur énergie sont renforcés par la vivacité et le mouvement fluide du dessin de McGurn, ainsi que par le contraste entre le style d’illustration sensuel dans lequel les figures sont représentées et les zones abstraites et mouvantes composées de couleurs aux tonalités pastelles ou chimiques. Cette stratégie picturale confère aux figures leur ambiguïté essentielle: bien que très contemporaines, elles ressemblent à des archétypes classiques ou rappellent des styles bien connus comme l’attitude garçonne des figures de l’Art déco.
La plupart des œuvres présentées dans l’exposition ont été produites pendant le confinement dû à la pandémie de COVID-19. L’artiste a été ainsi amenée à réfléchir différemment sur les principaux thèmes de son travail. La relation au corps d’autrui, que ce soit à travers les murs, au lit ou dans la rue, a toujours été le point de départ de la pratique de McGurn. Le thème de la fête, récurrent dans ses peintures n’est ainsi pas directement représenté mais plutôt évoqué pour exprimer la sensation de proximité aux autres. Cependant, le confinement a mis en évidence pour l’artiste l’écart entre vie privée et vie publique, notamment la réaction à certains comportements en fonction du moment de la journée. Son intérêt pour les aspects de la vie nocturne, tels que la fête, le sommeil, le sexe ou l’insomnie, se fonde sur la façon dont nous sommes déterminés par les structures sociales. La dimension répétitive dans les travaux de McGurn reflète le cycle du jour et de la nuit dans une forme d’effondrement du temps, avec des figures apparaissant parfois deux fois.
La peinture murale de l’exposition s’étend sur quatre salles du nouveau bâtiment du Centre d’art qui totalise environ 400m2. Comme pour toutes les fresques murales de McGurn, celle-ci n’était pas planifiée à l’avance. Une première esquisse sur le mur est directement suivie de nombreux dessins plus détaillés ainsi que d’autres remaniements des surfaces pour relier les salles entre elles. Sur la peinture murale sont superposées des toiles, mais aussi une sélection de dessins et d’œuvres en néon de France-Lise McGurn. En effet, après avoir réalisé une commande pour un bar de Glasgow, sa ville natale, l’artiste a par la suite créé plusieurs œuvres en néon, médium qui s’apparente essentiellement à une forme de dessin au trait. Pour les œuvres sur papier encadrées, McGurn peint également sur le verre, réalisant un parallèle avec la manière dont l’image exubérante projetée sur le mur s’unit avec la toile.
Commissaire de l’exposition
Felicity Lunn, directrice Centre d’artPasquart
Publication
Une publication riche en illustrations avec des textes de Michael Bracewell et Felicity Lunn paraîtra aux éditions Verlag für moderne Kunst (ENG / DT / FR) et sera disponible en novembre (présentation du livre le 12.11.2020).
Visites guidées
Je 15.10.2020, 18:00 (fr) Laura Weber, historienne de l’art
Je 29.10.2020, 18:00 (dt) Felicity Lunn, directrice Centre d’art Pasquart
Ve 13.11.2020, 12:15 (dt/fr) Art à midi – courte visite guidée suivie d’une collation
Entretien avec l’artiste
Sa 19.9.2020, 14:00 (eng) France-Lise McGurn s’entretient avec Felicity Lunn.